Si ce beau récit ne vous donne pas envie de donner un peu de temps et de vous mettre au service des coureurs… on jette l’éponge !
Merci Jacky, ce témoignage en tant que bénévole est vibrant.
Faire du bénévolat sur une course, ce n’est pas votre tasse de thé ? Vous pouvez aussi faire du bénévolat au sein d’un club ou d’une association sportive.
De l’autre côté.
Cinq heures trente : petit-déjeuner copieux, riche en glucides.Douche. Tenue en gortex, survêtement, polaire, gants et bonnets.
Dans le métro je croise des visages marqués par une nuit blanche. Je rejoins rue Biscornet « mes meneurs d’allure » Sacha, Thérèse et Marc « les responsables. » Ils me donnent ma tenue, coupe-vent et casquette. Aujourd’hui ce ne sont pas les couleurs de mon club AS Bourse de Paris.
Tous mes partenaires sont là, 20, 35, 50, 70 ans et toutes les professions sont représentées. Infirmiers, gendarmes, policiers, responsables logistiques, étudiants et retraités.
Les camions nous livrent. Sacha nous regroupe … merci d’être là. Aujourd’hui c’est pour les coureurs que nous sommes mobilisés. Rigueur, envie et volonté et bon courage à tous.
Tout le monde s’affaire.
Je suis novice j’écoute les vieux briscards. Certains on 14 voire 20 ans d’expérience moi je les ai en temps que compétiteur, je suis admiratif. Il fait moins 2 degrés et le vent se lève. Les tréteaux sont installés, la nappe est mise sur plus de 100 mètres, excusez du peu…
Les ateliers s’improvisent. Découpe des oranges et des bananes.
Plusieurs palettes d’eaux à dispatcher à la chaine humaine. Les vannes fusent « pour le plan de table, pas ma belle-mère à coté de mon frère !!! » Le jour progressivement se lève et le ravitaillement commence à prendre forme. Je cède mes gants à un bénévole qui à les doigts gelés, l’eau est en quantité impressionnante, tout le monde s’active. On me propose de donner mon avis en temps que coureur encore en activité, alors à la vue des bouteilles avec un bouchon assez due à dévisser je propose de le dévisser d’un tour afin de faciliter aux coureurs l’absorption de son contenu. Tout le monde s’exécute c’est bluffant.
A trente minutes de l’arrivée de l’élite nous prenons une photo de groupe, celle-ci j’y tiens bien plus que celles que j’ai accumulées depuis toutes ces années de compétitions. Mes pensées s’évadent, vieux réflexes sur le sas de départ, le compte à rebours, et puis et puis … tout est prêt. Je raconte mes 21 marathons de Paris courus et l’âge qui peu à peu envoie ces nouvelles informations à mon organisme. Les Kényans arrivent comme à leurs habitudes devant, des « ovnis » pour moi. Le trou, et le peloton qui s’égraine.
C’est parti pour 1h30 d’images inoubliables des milliers de mains, de visages, des mercis, tanks you, gracias. Tout va vite c’est un tourbillon, autour de moi tout le monde s’active. Des visages connus, Yves, Béatrice, Rodrigue, et puis Simon notre cousin étudiant, parmi 27 000 coureurs, et à qui j’ai la chance de tendre son ravito. Il arbore un large sourire et là j’ai vite compris qu’il ira jusqu’au bout de son premier semi.
Les mains maladroites tentent de prendre les quartiers de bananes, d’oranges, le sucre, les raisins, c’est à donner le tourni. Il reste aux coureurs 11 km à faire. Le soleil nous gratifie de ces rayons et il nous réchauffe.
L’émotion est intacte. 1h30 durant nous servirons le peloton. Je reste sidéré de voir mes partenaires s’activer autant. Notre comportement ne laisse pas indifférent les coureurs. Je confirme les joggeurs ont bien pris la Bastille ce 7 mars 2009. Midi, il est l’heure de plier tables, tréteaux, poubelles. En 30 minutes tout est rangé. Le personnel de la mairie de Paris prend possession des lieux. Sacha rassemble le groupe. Chaleureux remerciements, prise de mail pour les échanges de photos et chacun repart chez lui.
Je reprends le métro et je croise des coureurs qui arborent fièrement leur médaille autour du cou et leur dossard épinglé. Sensation de déjà vécue. Moi aussi comme eux je suis fier aujourd’hui j’ai fait ma première course mais cette fois-ci, de l’autre coté. Merci à tous les bénévoles qui m’ont servis depuis 25 ans et à la prochaine.