Courir sur les sentiers, quand ça monte, c’est tout naturel. Monter un col en vélo, c’est l’élément le plus adapté au niveau sportif.
Mais monter un col en courant, vous avez essayé ?
Un effort bien particulier
Si sur les sentiers on court en changeant d’appuis, car le terrain nous l’y impose, sur un col avec une surface et une pente plutôt régulière, ce n’est pas la même chose.
Les appuis sont quasiment les mêmes, ce qui impose une répétition du geste et de l’appui au sol. On n’est pas particulièrement limité en terme de puissance musculaire par une pente soudainement très rude. Un col grimpe entre 6 et 9% la plupart du temps, avec des passages à 12/15%, alors que sur chemins, on peut d’un coup être sur du 20%, voir plus de 40% sur des portions type « KV ». Les non grimpeurs sont plus rapidement limités par la puissance musculaire, alors qu’au niveau cardio tout va bien. Sur un col, on ne peut pas pousser plus au niveau des cuisses, mais par contre, l’effort cardiaque est primordial, souvent dans les portions hautes niveau pulsations.
Il faut quand même avouer que le travail du mollet / du tendon d’Achille est très important. Et la répétition peut augmenter le niveau de douleur. De même pour le pied, au sol, qu’il vient marteler de la même façon.
Un col de 15 km, c’est long, des efforts d’1h30, moins pour les bons coureurs, plus pour les autres. Le travail de soutien est la résistance à la douleur sont deux éléments principaux. Il faut donc être endurant, avec un bon seuil cardio, de la puissance forcément mais moins qu’en trail.
Quels avantages ?
C’est difficile, c’est clair ! Mais alors, quels avantages ? Celui de vous permettre de varier des efforts longs et au seuil, plutôt que sur le plat, avec tout de même du renforcement musculaire. Le travail de la régularité aussi, du mental.
Courir dans un col vous permet de contempler plus facilement le paysage (ce qui permet d’ailleurs de vous décentrer de l’effort physique). Les cols se font habituellement en voiture ou en vélo. On peut plus facilement regarder le décor, profiter d’entrevoir les sommets, les troupeaux, les granges, etc.
Il se peut que vous montiez plus vite en courant que certains vélos. Il y a un effet motivant à essayer de les rattraper ! Vous pourriez en étonner plus d’un. Mais attention : on se respecte, se salue et on se soutient, c’est plus sympa !
Et les inconvénients ?
Un inconvénient : c’est la descente. Il vaut mieux la faire un maximum par les chemins, ou alors en voiture si quelqu’un peut venir vous chercher. Car descendre sur 8 à 15 km sur une pente régulière et dure, c’est une répétition des chocs qui peut traumatiser ou bien provoquer des tendinites, notamment au genou.
Il y a aussi le fait de courir sur la route, et donc potentiellement avec de la circulation. Un conseil : partez tôt pour éviter les véhicules à moteur, c’est mieux pour votre sécurité et pour votre souffle.
Courir dans un col, c’est tout de même une expérience à s’offrir ! Et il existe des épreuves mythiques dans le genre : la montée du Ventoux, de l’Aubisque… Alors pourquoi pas aussi avec un dossard !?
Par Mathieu BERTOS