Dans un précédent article, nous vous avons parlé des différents types d’attaques au sol et des différentes caractéristiques de son qu’elles produisent (quel bruit fait votre pied).
Si aucune relation significative n’a été trouvée entre ces dernières et les forces d’impact verticales, on sait tout de même depuis un moment que chaque type d’attaque va générer un certain type d’impact.
Lors d’une attaque au sol par le talon, il y a une augmentation du pic de force (appelé aussi pic de pression ou pic d’impact), du taux de développement et d’amplitude de la force d’impact avec de fortes répercutions au niveau des genoux et des hanches (1) expliquant ainsi que les coureurs avec attaque talon présentent 2 fois plus de blessures de types répétitives comparés aux autres coureurs.
A contrario, les attaques médio-pied et avant-pied, en favorisant une augmentation de la cadence de course, réduisent la charge et l’application de force sur les genoux et les hanches (2) et à travers le tendon rotulien et fémoro-patellaire (3).
En revanche, les attaques médio-pied et avant-pied sollicitent de façon plus prépondérante le pied, les chevilles, le tendon d’Achille et les mollets pouvant mener à une sur-sollicitation de ces zones et à une augmentation du risque de blessures si elles n’ont pas été progressivement entraînées.
Par conséquent, il n’y a aucune différence significative entre les différents types d’appui et la survenue de blessures traumatiques ; seules les zones touchées différent.
Ceci-étant, si vous attaquez par le talon et que vous avez tendance à vous blesser régulièrement, les experts préconisent aujourd’hui de tendre progressivement vers une attaque médio-pied, à l’image de François Lecot, professeur en kinésiologie à l’Université de Montréal, selon lequel « un coureur qui attaque avec le talon va généralement chercher trop loin en avant et atterrit au sol avec la jambe avant en extension complète, ce qui est dommageable pour le corps.
Les chevilles, genoux et hanches doivent être en légère flexion lors du contact du pied avec le sol pour qu’ils puissent absorber le choc comme un ressort » (4).
Si vous attaquez par le talon et que vous ne vous blessez pas ou très peu, alors le conseil est de ne pas chercher à changer sa façon de courir ou à le faire le plus progressivement et lentement possible car l’attaque au sol répond à des caractéristiques et des adaptations individuelles sur lesquelles il n’est pas légitime d’agir sauf afin de soulager une douleur ou de traiter une pathologie.
Par Jérôme Sordello
Références :
1- http://www.sci-sport.com/articles/042.php
2-Heiderscheit et al. Effects of step rate manipulation on joint mechanics during running. Med Sci Sports Exerc. 2011
3-Lenhart, Thelen, Wille, Chumanov, Heiderscheit. Increasing running step rate reduces patellofemoral joint forces. Med Sci Sports Exerc. 2014
4-http://www.lacliniqueducoureur.com/fr/accueil/
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