Les compétitions ont repris et avec elles leurs lots de peurs et de stress pré-compétition ; qui plus est quand le départ se fait attendre. Toutes ces minutes qui précèdent le départ peuvent rapidement laisser libre cours aux tensions, à la pression, à la montée du stress.
Niveau d’activation et performance
Plutôt que de parler de stress, nous allons parler de niveau d’activation. Hors, il existe une relation en forme de U inversé entre la performance et le niveau d’activation.
Lorsque le niveau d’activation est trop faible, la performance sera faible. S’il est trop élevé, la performance sera aussi faible. Entre le trop faible et trop élevé, il existe un niveau d’activation optimal, une anxiété modérée qui favorisent quant à eux la performance.
Pour rejoindre ce que nous appellerons le bon stress, vous devez vous concentrer essentiellement sur des objectifs techniques ou tactiques. Par exemple, le fait de vous construire votre propre routine d’échauffement et de vous concentrer sur sa bonne réalisation est un premier moyen de ne pas se laisser envahir par des pensées négatives.
Il convient en quelque sorte de se focaliser sur des objectifs d’action afin de ne pas se laisser envahir par la pression. Vous pouvez aussi faire le check-up complet de votre équipement : vos lacets sont-ils bien serrés ? Le dossard est-il bien épinglé ? Les gels sont-ils bien positionnés ?
Témoignages d’athlètes
Pour certains, il s’agit de rentrer dans sa bulle pour échapper aux éléments extérieurs potentiellement stressants et se motiver : « Le sas pour moi, c’est synonyme de concentration et de conditionnement mental ! Je fais partie du clan des calmes dans le sas …je m’isole complètement, je déclenche ma playlist prévue pour l’occasion, je monte le son et je laisse l’adrénaline m’envahir au son de mes chansons motivationnelles favorites, celles qui te font trépigner sur place tellement tu as envie de t’élancer ! » nous raconte Jill.
C’est également le moment pour elle de « réviser mes temps de passage inscrits sur mon bras ». Germain Grangier quant à lui : « essaie de me projeter dans les moments clefs de la course à l’image de la visualisation que je pratique en amont de la course ». C’est un peu le même cas pour Sylvaine Cussot qui « se remémore le parcours, en me rappelant les différentes zones stratégiques, les points de ravitaillement notamment, histoire d’anticiper ma gestion de l’hydratation et de l’alimentation ».
Nombreux sont ceux qui, comme Jill, font appel à « quelques exercices de respiration abdominale pour rester bien calme et zen » ; ou bien « faire le vide » comme nous dit Germain. D’autres comme Zeinab, préfèrent « profiter de l’ambiance et de l’animation course histoire de faire tomber un peu la pression ».
Idem pour Sylvaine qui « adore être témoin de ces moments là et tout simplement profiter de cette belle ambiance sportive avec de l’impatience dans l’atmosphère, des spectateurs qui stressent parfois plus que les participants quand ils encouragent leurs proches, des jambes qui trépignent, des visages concentrés et prêts à en découdre… ».
C’est le moment également de faire le plein de pensées positives. Pour Jill, il s’agit de « repenser à tout ce que j’ai fait pour en arriver là, la chance que j’ai de pouvoir courir un marathon en étant jeune maman, la chance de pouvoir courir tout court ….Quand je commencerai à me rapprocher de la ligne de départ, je sortirai une dernière fois mon téléphone pour la regarder sur mon fond d’écran , mon trésor…. ».
Zeinab se dit que « si je suis sur la ligne du départ c’est pour me faire plaisir avant tout, la notion de l’échec n’existe pas, qu’il y a toujours quelque chose à apprendre, que le long chemin que j’ai fait depuis que je cours en est la preuve ….). Si la compétition peut se montrer difficile, dure, stressante sur le moment, elle est aussi un plaisir et un bonheur.
Ce plaisir revient également dans le discours de Sylvaine : « il suffit de me rappeler que je ne joue pas ma « vie » et que je suis ici pour me faire plaisir avant tout, pour me faire redescendre et me sentir plus apaisée. Je me dis que je vais passer un bon moment, que je vais faire une belle balade, et que je vais tout simplement m’amuser ! ».
En plus de faire appel à des pensées positives, vous pouvez donc relativiser l’enjeu d’autant que vous vous êtes normalement bien préparés ; à l’image de Sylvaine : « je me rappelle les heures que j’ai passé à l’entrainement pour arriver préparée le jour J et faire du mieux possible. En général, quand on est bien préparé, il n’y a pas de raison que ça se passe mal ! ».
Il suffit juste d’appliquer en compétition ce que vous avez travaillé à l’entraînement : « j’ai une idée de ce que suis capable de faire en fonction de mes entrainements passés, de la forme du moment et du conseil du coach. Je pense à tout ça, ça me permet de relativiser » rajoute Zeinab. Ce que vous réussirez à faire de mieux en mieux avec l’expérience.
Pour cela, n’hésitez pas à participer à des compétitions, et confrontez-vous à vous-même et aux autres ! Une des meilleures façons de gérer le stress consiste à multiplier les expériences de confrontation à des situations stressantes.
Par Jérôme Sordello
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