Quand on croise souvent les mêmes coureurs, on arrive à les reconnaître de loin à leur allure. C’est quoi ? Leur corps en mouvement, avec bien sûr les jambes et leurs foulées caractéristiques, le but plus ou moins penché, mais aussi leurs bras !
Et là, il faut dire que l’on voit de tout : coude écarté, prêts au décollage, bras le long du corps, mouvement de l’avant bras, rotation du buste… Bref !
Ce n’est pas forcément que les gens fassent n’importe quoi avec leur bras, par négligence, mais comme la foulée, cela découle aussi de leur taille, de la musculature, du squelette et comment ils sont attachés au buste, dans le dos, etc…
Du coup, tous les styles sont visibles, mais s’il défaut il y a, c’est compliqué de les corriger car le geste ancré depuis de nombreuses années, et des millions de répétitions. Cela dit, on peut tout de même en parler, et essayer de rectifier le tir !
Prendre conscience de leur rôle
Avoir un mouvement de bras parasite, c’est comme avoir une attaque talon : ce n’est pas totalement rédhibitoire. Je me souviens d’une chinoise qui était en finale olympique sur 10 000 m qui courait les bras le long du corps, et remuait à peine les avant bras lors du final.
Ce n’est pas l’idéal : si les bras sont figés le long du coup, par mécanisme, vous allez avoir une rotation des épaules de droite à gauche. Vous comprenez donc que le rôle des bras est en particulier d’établir un équilibre.
Les bras participent à cet équilibre en se balançant, et donnent aussi le rythme en alternance avec les jambes. Vous pourrez constater qu’en sprintant, vos bras vont aussi augmenter la cadence.
Ce balancier, il ne faut pas qu’il parte dans tous les sens, sur les côtés : ce serait disperser les forces qui pourraient nous aider à aller de l’avant. Il faut donc tant que possible avoir les bras près du corps, et diriger le mouvement dans l’axe, vers l’avant.
Nul besoin d’exagérer le geste et de monter les mains très haut : un balancier léger, avec les mains entre la hauteur du nombril et des pectoraux, et c’est bon !
Comment corriger ?
Le premier pas : c’est d’en prendre conscience.
Rapprochez les bras du corps, l’angle du coude à plus ou moins 90°.
Le deuxième : c’est de répéter, encore et encore.
Pour qu’un mouvement devienne habituel, il faut le répéter des milliers de fois, ou plus. Si on se concentre un peu, sur des exercices techniques ou pendant quelques minutes lors d’un footing, on arrive à tenir le geste.
Puis c’est normal, on se déconcentre et on reprend le geste dans lequel on est habitué et à l’aise. Il faut donc se « surveiller », se re concentrer et tenter de reproduire la gestuelle le plus possible. Peut être qu’au moins sur des phases de course, vous reprendrez la bonne posture !
On peut aussi muscler les bras / le dos pour rectifier au niveau mécanique.
Muscler le rhomboïde permet de rapprocher l’omoplate qui souvent se « décolle ». Cela peut permettre de rapprocher le bras du corps. Comment le muscler ? Couché sur le côté, le bras libre à 90° avec un haltère légerc en main, vous emmenez cet haltère vers le haut en laissant le coude collé au buste.
N’hésitez pas à aller prendre conseil en salle de sport et de musculation, avec des appareils adaptés.
Vous pouvez aussi vous faire filmer, car les conseils peuvent manquer de « concret ». En vous visualisant, cela vous aide à prendre conscience de votre corps dans l’espace.
En prenant des bâtons de relais dans les mains, cela peut aussi vous aider à « prolonger » le bras, et ainsi vous vous appliquez plus consciemment à les guider dans l’axe.
Pensez-y : tous les détails comptent quand on veut être efficaces et ne pas se blesser !
Par Mathieu BERTOS / Photo : Zane Roberson
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