On est tous venu à la course à pied par des milliers de chemins différents !
Parmi ces chemins, les classiques comme la culture de ce sport dans la famille, en débutant par un footing avec un copain, après une carrière dans un autre sport, pour perdre du poids, pour se défouler après une journée de travail, pour un concours ou pour des études, etc…
Mais est-ce que vous vous êtes déjà demandé ce qui poussait vraiment les uns et les autres à s’entraîner 5 fois par semaine, à viser des chronos sur 10, semi, marathon, à s’aventurer sur des ultras… Non, parce qu’on pourrait tous se contenter de 3 footings pour la santé, et ce serait très bien !
D’ailleurs, c’est ce qui est recommandé par les autorités de santé. Au delà, on est dans une pratique un peu excessive, ou du moins à risque. Il est clair que courir des ultras de 160 km en montagne secoue la carcasse, et vous met dans un état de fatigue risqué…
Aligner des séances de vitesse est d’une violence inouïe pour l’organisme. Tenter, année après année, de décrocher des performances, est d’une persévérance et d’une constance admirable.
Ce n’est pas seulement pour réaliser un chrono ou un top 10, qu’on s’astreint à tant de nécessités et de souffrances. La motivation n’est pas un titre « honorifique » de finisher. Ça va bien plus loin que ça. Ce sont des quêtes profondes, philosophiques…
Tant que nos forces sont là…
Quand on est jeune, on veut juste voir jusqu’où on peut aller. On se défonce sans penser au lendemain. Tout passe, tous types d’efforts, tout état de fatigue est supporté.
Quand on est moins jeune, on a envie de prouver (de SE prouver) qu’on est encore là, bon au service. On cherche où on a rangé nos sensations magiques pour les revivre à nouveau, au moins une fois. Puis au moins une autre fois. Tant que c’est encore possible, encore et encore.
On est en quête de soi, de notre vérité. Les limites ne sont jamais atteintes. C’est comme l’horizon. On le voit, mais il disparaît quand on s’en rapproche, alors on tente encore et encore. Parce que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et courir, c’est avant tout vivre. Remplir nos poumons d’air et nos moments de vie.
Alors oui, courir est ancré dans notre quotidien et dans notre mémoire physique, et devient une nécessité. C’est la santé, mentale et physique, tout simplement ! Mais ce n’est pas que ça. Quand on a la santé, on veut avoir la forme.
On sait que la forme, c’est passager, et que la performance un jour nous quitte. Avec nos forces. C’est la vie. Alors avec ce que l’on a de vie, on veut faire des miracles. Parce que ça transcende notre être. Parce que nos courses trouvent du sens de cette façon. La vie elle se dévore, courir permet de la ressentir. Bien être, souffrance, joies.
Ce n’est pas pour rien qu’on dit avoir de bonnes « sensations » : parce que ressentir, donner du sens, c’est trop bon ! A la recherche de sensations, on trouve du sens à ce qu’on fait. Je veux donner le meilleur de moi-même pour m’offrir ces moments de plaisir, et donner un sens à ce que je fais.
Ça définira qui je suis. Comment je le suis. Ça permet de mener des batailles saines. De faire preuve de caractère. D’être une sorte de « super-héros » : un humain, mais pas n’importe lequel : MOI !
Ce qui nous pousse vraiment à courir ? La quête de sens…
Par Mathieu BERTOS
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