La distance qu’est le semi-marathon n’est pas anodine !
À la fois exigeante et cependant accessible, elle peut représenter un objectif réaliste comme intermédiaire avant de passer le cap du mythique marathon.
Les champions d’Olonne
Il y a eu dernièrement les championnats de France de semi-marathon aux Sables d’Olonne. Une course à plus de 2400 coureurs, ça fait plaisir !
Et des championnats bien courus par les favoris, alors qu’il y a eu des années où cette distance était quelque peu délaissée.
Bravo donc à Mekdes Woldu chez les féminines, naturalisée française il y a peu (1h13’15 pour la victoire). A signaler qu’elle vient d’enchaîner les titres sur 10 000 m, 10 km et semi-marathon !
Bravo aussi chez les hommes à Yohan Durand, qui revient à haut niveau à 36 ans. Depuis 2012 (5000 m) il n’avait pas gagné de titre national. Chapeau, et en 1h03’17 !
29 coureurs en moins d’1h10 chez les garçons, signe de l’intérêt de ce championnat 2021 !
Le semi : un objectif délaissé
Il fallait donc souligner les résultats de ce week-end pour mettre en perspective à côté que, factuellement, l’intérêt du semi est peut être inférieur à d’autres distances.
Le 10 km par exemple. Malgré la percée du trail, le 10 km arrive à rester un rendez-vous d’automne et / ou de printemps. On évalue sa vitesse, sa « caisse ». Son temps sur 10 km, ça parle, ça évalue le niveau de forme.
Un papy qui fait moins d’une heure montre qu’il reste en forme. Un master qui joue les moins de 35 min montre qu’il en a encore sous le pied. Les filles autour de 45 min, ça bagarre.
La « qualif » pour les championnats de France, on se la tente. Et le 10 km type « corrida » permet de se pousser en compétition et de vite s’amuser derrière. La récupération est modérément facile. En trois jours, ça va bien mieux.
Le marathon représente quant à lui cet objectif de défi. Il a toujours une place dans les choses hors du commun à essayer. Dans cet objectif qui va nous faire aller s’entraîner, jour après jour. Un but qui vaut le coup de faire quelques exceptions pendant deux ou trois mois.
La distance est particulière, difficile, entre endurance et résistance. Elle a ce côté d’incertitude comme dans les trails. Qui s’accroche à un objectif semi ?
Le semi sert souvent de tremplin dans une prépa marathon : à un mois et demi de l’objectif, je me programme un semi à l’allure objectif…
Semi-marathon : vitesse et abnégation
L’objectif semi-marathon peut vous faire devenir un coureur complet. Ce sera le cas, si vous réussissez sur cette distance.
21,1 km, ça demande déjà un certain volume d’entraînement, une certaine assiduité. Sur 10 km, 3 sorties et on s’en sort. Mais sur semi, il faut pousser au minimum une sortie longue de 18 km dans la semaine. Il faut passer quelques séances qui sollicitent la Vo2 max, comme les séances de 1000 et 2000 m.
Il faut être proche de son meilleur temps sur 10 km, tout en ayant l’entraînement derrière fois et la musculature pour résister. Oui, parce sur cet effort, se mêlent les chocs, et la production énergétique. Il faut tenir le passage dur après le 12è ou le 15è km. Il ne faut pas faiblir, parce que le secondes s’envolent vite. En quelques kilomètres, c’est réussi, ou foutu.
Alors oui, il faut du mental. Pour passer ses séances, pour résister à l’intensité, et rester déterminé. En attendant, le semi est un gros objectif, et ne peut que consacrer un coureur complet.
Le vaincre apporte un grand sentiment d’accomplissement. Et ça c’est le bonheur de tous coureurs !
Par Mathieu BERTOS
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