Notre sang regorge d’éléments riches en enseignement quant au fonctionnement de notre corps, de ses différents organes et systèmes.
Le prélèvement et l’analyse de notre sang s’avèrent donc un bon moyen de faire un état des lieux de notre santé, de détecter la présence d’une ou plusieurs carences, voire de prévenir et de traiter rapidement toute forme de pathologies.
Aujourd’hui, pour terminer notre volet sur l’analyse de sang, nous vous parlons des bilans rénal, hépatique et inflammatoire.
Le bilan rénal
Les examens sanguins regardant les fonctions rénales prévoit généralement l’analyse de deux éléments importants ; à savoir la créatinine et l’urée.
La créatinine est la résultante de la dégradation de la créatine. En temps normal, elle est éliminée par les reins via les urines. Si on dénote un taux élevé dans le sang, cela peut signifier un dysfonctionnement au niveau des reins.
Afin de confirmer une insuffisance rénale et/ou d’en établir le degré, il faut regarder du côté de la clairance de créatinine. Calculée à partir des résultats des dosages de créatinine dans le sang et les urines, cette dernière définit la capacité du rein à épurer la créatinine.
La mesure de la quantité d’urée dans le sang permet également, dans une moindre mesure, de vérifier le bon fonctionnement du rein. Au même titre que le taux de créatinine, un taux d’urée élevé peut signaler une insuffisance rénale.
En revanche, des valeurs en-dessous de la norme peuvent mettre en avant une insuffisance des apports protéiques voire une insuffisance hépatique.
Le bilan hépatique
Après les reins, occupons-nous du foie ; un organe aux multiples fonctions métaboliques. Le bilan hépatique regarde généralement l’analyse de deux éléments : les enzymes hépatiques (transaminases et gamma-glutamyl transférase) et la bilirubine.
Les transaminases sont des enzymes dont le rôle est de transformer les acides aminés en énergie. Des valeurs élevées témoignent dans le meilleur des cas d’un exercice physique relativement long et intense (dommages musculaires) ou, dans les moins bons cas, d’un problème hépatique ou cardiovasculaire.
Dans ces conditions, il conviendra de refaire à nouveau l’analyse à quelques jours de distance. Généralement, l’examen prévoit la mesure de la Transaminase S.G.O.T (ASAT), la Transaminase S.G.P.T. (ALAT) ainsi que de la gamma-glutamyl transférase (GGT).
Quant à la bilirubine, il s’agit d’un pigment jaune (à l’origine de la jaunisse) produit par la dégradation de l’hémoglobine des globules rouges et dont le foie assure l’élimination.
Son analyse est donc également un bon moyen de s’assurer du bon fonctionnement hépatique et comprendra la mesure la bilirubine totale, la bilirubine conjuguée ainsi que de la bilirubine libre calculée.
Le bilan hépatique pourra être complété par l’analyse de la phosphatase alcaline dont la concentration dans le sang peut augmenter en cas d’affections hépatiques mais aussi osseuses ou biliaires.
Le bilan inflammatoire
Des éléments secondaires peuvent être intéressants car marqueurs de mécanismes inflammatoires : la vitesse de sédimentation (VS) et la protéine C-réactive (CRP). Des valeurs au-dessus de la limite supérieure témoigneront d’une inflammation et/ou d’une infection.
La vitesse de sédimentation représente le temps nécessaire aux éléments tels que les globules rouges, les globules blancs ou encore les plaquettes pour se séparer du sang “liquide” (plasma).
Fabriquée par le foie, la protéine C-réactive (CRP) est une protéine qui reflète une inflammation aiguë. Habituellement, la CRP se situe en dessous de 6 mg/l.
Quand et comment ?
Plus que l’analyse de sang en elle-même, c’est la récurrence de celle-ci qui est intéressante. Autrement dit, il s’agit d’analyser les variations des différentes données dans le temps.
Pour cela, il est conseillé de réaliser une analyse de sang chaque année à la même période. Les sportifs de haut niveau, quant à eux, ont tout intérêt de renouveller l’opération plusieurs fois dans l’année, idéalement à la sortie de l’hiver, juste avant l’été et après l’été.
En cas d’anomalie détectée, il faudra aussi une fréquence plus rapprochée pour voir l’évolution des paramètres qui posaient problème.
La prise de sang doit se faire le matin à jeun, le dernier repas datant d’au moins 10 et idéalement 12 heures. Mangez sainement et évitez les boissons alcoolisées les jours précédents le prélèvement.
De même, allégez l’entraînement la semaine d’avant et laissez du temps entre la dernière compétition et la prise de sang.
Par Jérôme Sordello