Podologue, médecin, ostéopathe, kiné, hôpital ? Vers qui se tourner quand on est blessé ?
Nous, les runners, sommes souvent amenés à consulter pour tous nos petits bobos liés à la course à pied et parfois pour des grosses blessures. Outre la confiance que doit nous inspirer le praticien, outre le respect du praticien envers notre passion, notre mode de vie (il n’est pas là pour nous juger mais nous soigner), outre tout cela, d’autres critères sont à prendre en compte pour bien choisir son praticien et, Daniel, runner de haut vol et lui même professionnel de santé, nous éclaire.
Vous pouvez relire notre rubrique blessure course à pied.
Il faut d’abord savoir qu’il ne faut pas compter sur la « publicité » au sens propre du terme pour trouver des praticiens, puisque la juridiction ordinale (au moins pour les professions qui disposent d’un Ordre) ou à défaut les règles déontologiques qui les régissent, interdisent formellement cette pratique pour toutes ses formes…
Alors, quelles sont les possibilités pour le sportif en quête de soins de qualité ? :
Le mode plus répandue est bien sur le « bouche à oreilles », la recommandation entre patients : souvent de bonne qualité, puisque basée sur le vécu du conseilleur, il faut quand même se rappeler que chaque cas clinique est un cas particulier, que des cas apparemment identiques peuvent recouvrir des pathologies différentes et ne correspondant pas du coup au même type de pratique, du moins en première intention… Donc : risques…
Une formule similaire, un peu élaborée, consiste à poser le problème à son pharmacien. Ce praticien n’est ni un devin ni un agent de renseignement, mais sa solide formation médicale de base et sa connaissance des praticiens au moins de proximité, doublé de son écoute et du recueil fréquent des observations des patients communs pouvant présenter une pathologie identique, peut souvent permettre une orientation déjà plus ciblée et objective.
Après, les critères de choix varient, pour diverses raisons, d’un professionnel de santé à l’autre :
1 – le médecin du sport : il faut savoir que le « vrai » médecin du sport est un spécialiste à part entière, titulaire d’un C.E.S. de Médecine et Biologie du Sport (au même titre qu’un cardiologue, un pneumologue, un oncologue…). Il a consacré plusieurs années à étudier spécifiquement les sports et leur pathologies et son avis est donc très pertinent, tant en matière d’examens complémentaires que de thérapeutiques. Il ne s’agit pas de polémiquer, mais beaucoup de médecins généralistes dont on ne conteste pas par ailleurs la compétence font figurer sur leurs plaques ou documents la simple mention « Médecine du Sport » qui n’est que le reflet d’un Diplôme Universitaire validé à l’issue quelques mois de cours, sans rapport avec le CES évoqué précédemment. Trouver un médecin « spécialiste en Médecine et Biologie du Sport est facile : il suffit d’en demander, par téléphone, la liste (souvent courte..) auprès du Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins qui en gère l’inscription au Tableau.
2 – l’Hôpital (hors « urgence » bien sur, qui impose une absence de choix du patient…), est souvent synonyme de chirurgie ou tout au moins de consultation spécialisé. Il est souvent conseillé par le précédent praticien, notamment par prescription d’examens complémentaires et, du coup, par orientation directe vers un praticien en chirurgie orthopédique, (ne serait-ce que pour un avis, pas forcément synonyme d’intervention !!). Il faut savoir que dans cette spécialité elle-même existe souvent des « sous-spécialités » officieuses mais souvent remarquables (certains praticiens seront plus étiquetés « genou », « rachis », « épaule », etc… Il convient donc de faire souvent toute confiance à ces conseils dirigés.
3 – les podologues et kinésithérapeutes, possèdent un Ordre, mais ne sont par contre « officiellement » pas titulaires de titres en telle ou telle spécialité… C’est leur pratique particulièrement orientée et donc, bien sur, leurs patients qui en font très souvent la réputation en matière sportive… Certains kinés ou podos sont souvent « attachés » à des clubs sportifs ou équipes diverses, donc là à plus forte raison, l’orientation par d’autres sportifs peut avoir une valeur très intéressante… Et cela vaut pour un certain éventail de professionnels de plus souvent complémentaires.
4 – les ostéopathes (« directement diplômés » par la règlementation actuelle ou doublés d’une formation kinésithérapique antérieure pour les plus anciens d’entre eux…) peuvent être consultés après le même type de démarche, par rapport à une compétence reconnue par les « usagers », eux souvent… spécialisés !…
En résumé : ne pas accorder trop de confiance à des « publicités » de toute nature basées sur autre chose que l’expérience vérifiable, mais privilégier largement les avis autorisés par les compétences des « conseilleurs », si possible professionnels médicaux ou paramédicaux, ou « utilisateurs » malgré eux mais objectifs dans leur jugement…