A la rentrée, si ma mémoire ne me fait pas défaut avec l’âge, on entamera la 3è année depuis laquelle nos repères ont été brouillés avec ces histoires de catégories master 0, 1, 2, 3 etc…
Nous étions déjà passés depuis quelques années du terme « vétéran » (héros de guerre qui a survécu aux diverses batailles qu’il a mené) au terme « master » plutôt dans la maîtrise et dans l’expérience. Oui enfin, si l’on veut.
Désormais, un découpage tous les 5 ans a été ordonné pour rejoindre ce qui se fait au niveau international, et qui existe depuis longtemps. Les dizaines (40 ans, 50 ans…) sont découpées en deux, tous les 5 ans donc. Pourquoi pas !
C’est vrai qu’avant on entendait que c’était pas la même à 51 ans qu’à 58 ans. Alors disons que ça rééquilibre un peu la chose, mais aux organisateurs de décider de récompenser les Master 1 et 2 ensemble, 2 et 3 ensemble, etc, ou une par une…
Mais espérons que les coureurs comprennent que multiplier les lots ça rajoute à la complexité et aux dépenses !
M0 : de 35 à 39 ans, plus dans le coup avec les séniors…?
Alors comme ça, à 35 ans, on passe de l’autre côté de la barrière. On décide pour vous que vous êtes vieux.
Faisons le point : c’est vrai que dans la majorité des sports, on considère à partir de 30 ans que vous êtes sur le déclin, encore capable de coup d’éclat, mais globalement ça sent un peu la fin. Les footballeurs cherchent leurs derniers contrats histoire de bien finir.
Mais bon, comme c’est un sport collectif, une légère baisse de régime peut être compensées par les copains.
Alors oui, si on lâche le morceau, si on ne fait plus attention, si on ne fait plus les efforts que l’on faisait, on baisse tout doucement. Physiologiquement, on n’atteint plus le même maximum en pulsations hautes, on perd un peu d’élasticité et de solidité musculaire.
Pour résumer la situation, on arrive à être performant, mais de façon plus ponctuelle car il faut plus de temps pour monter en régime, et si on se blesse, il faut aussi plus de temps pour récupérer. C’est comme ça !
Kipchoge est toujours le meilleur marathonien du monde l’année de ses 37 ans, et Gebrselassie avait battu le record du monde du marathon (2h03’59) à 35 ans. J’ai pioché parmi les exemples les plus connus.
Je pourrais même rajouter Simon Vroemen (Pays-Bas) qui battait le record d’Europe du 3000 m steeple en 2005 (8’04″95) à 36 ans. Bref !
L’expérience et la motivation pour compenser
Méfiez-vous d’un coureur de 35, 38 ans ou plus qui se refuse de vieillir et de laisser sa place aux jeunes !
Alors évidemment, à 22 ans, on exploite ses qualités naturelles, on court beaucoup sans se blesser, on a le couteau entre les dents. A 28/29 ans, c’est même l’âge idéal où l’on exploite au mieux son potentiel.
Mais à 35 ans, si on décide que ce n’est pas terminé, il y a encore moyen de faire mal. D’une part, on connaît parfaitement son corps. On sait le préparer au mieux, reconnaître les signaux qu’il nous renvoie. Du coup, vous avez souvent des athlètes qui sont presque en meilleure forme physique qu’avant.
Renforcement, récupération, nutrition, tout est calé, recherché. On économise sa foulée et on l’exploite quand il faut. On sait mieux gérer les événements, trouver son rythme en course, mais surtout bosser ses points forts et ses points faibles à l’entraînement.
Ajoutez-y un soupçon de « j’ai pas encore décidé de lâcher l’affaire », et vous avez des coureurs expérimentés et déterminés qui peuvent encore montrer les crocs.
Alors non, à 35 ans, mais si on l’a décidé pour vous sur les catégories, vous n’êtes pas finis. Il faut savoir prendre le temps et trouver les sources de motivation. En plus on sait que sur les plus longues distances, ces proportions sont encore plus importantes.
En tout cas, si vous faites tout ce qu’il faut pour être performants, vous pouvez encore l’être.
Soyez motivés, tant que vous ne lâchez pas l’affaire, tout est encore possible !
Par Mathieu BERTOS
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