Niandi nous a contacté pour nous parler de l’ultra d’Iznik en Turquie dont elle revient tout juste. Une véritable invitation au voyage… Niandi nous dit « Ma langue maternelle n’est pas le français mais l’anglais alors je m’excuse des erreurs de style ou autre… » Pas de souci Niandi, ton Anglais est parfait et nous, on a bien envie de partir en Turquie après un tel récit et de telles images !
« (…) première édition d’Iznik Ultra en Turquie à laquelle j’ai paricipé le 14 avril – il y a 9 jours. J’étais enchantée par cette course – l’organisation, l’accueil, le parcours, les paysages bref tout ! «
La Turquie en image par Niandi, c’est tout de suite… et vous, où irez vous en vacances cet été ??
« Lokoums, mosquées, le café turc, le thé à la menthe, les voyages organisés, les kebabs, les souks …….tous des mots évocateurs de la Turquie …surtout pour moi qui ne connaissait pas ce pays et dont ma seule repère était les images de catalogues de voyages et de récits d’amis partis là-bas en vacances.
A mon retour de la Turquie j’ajouterais à cette liste non-exhaustive : accueil chaleureux, paysages de rêve, hospitalité, chaleur humaine et…….pratique De l’ultra trail. Effectivement depuis peu il y a un noyau de coureurs ultra passionnés de l’outdoor et qui participent à des ultra trails en France. Un exemple est Caner Odabasoglu directeur de course. Un homme discret aux allures de coureur de fond il a participé à la TDS en 2011 et l’idée lui est venue de proposer une course à difficulté comparable en Turquie. Pari réussi ! Ainsi la première édition d’Ultra trail d’Iznik a vu le jour le 14 avril 2012 . Il existe deux distances : une course trail sur 126 km (2200 m+ /2200m-) et une course sur 60km (1800m+/1750m-). Les deux courses tournent autour du Lac de Nicée, un site magnifique et très riche en histoire. Les températures sont douces en cette saison et varient entre 9°C le matin et 12°C l’après-midi.
Iznik (anciennement Nicée) est une ville d’Anatolie connue surtout pour deux conciles du début de l’histoire de l’Église chrétienne. Elle fut aussi au Moyen Âge la capitale de l’empire de Nicée, vestige de l’empire byzantin pendant les croisades. La ville se situe dans un bassin fertile entourée par une chaîne de collines au nord et au sud. Ancien évêché, la ville était complètement entourée par 5 km de murs d’une hauteur de 10 m, renforcés de plus de cent tours. De nos jours les murs sont percés à de nombreux endroits par les routes, mais beaucoup de ces fortifications demeurent et sont un attrait touristique.
Le 126km est une course qualificateur pour l’UTMB (3 points) et le 60km 1 point. Le départ des deux est donné à 7.30 du matin et le temps limite pour le 126km est de 26.5 heures et 11 heures pour le 60km. Le parcours des deux courses est bien balisé avec des rubans tous les 30 – 100m ou du fléchage au sol et le terrain est de 20% de route et 80% de petits chemins de terre accidenté. Bâtons conseillés parce qu’il y a pas mal de dénivelé aussi !! Equipement obligatoire comme les deux courses sont en semi-autosuffisance et il faut prévoir de l’eau, des barres énergétiques et équipement de survie (vêtement de pluie, couverture de survie, lampe frontale etc.).
Moi je m’étais inscrite sur les 60km et mon périple a commencé à Istanbul qui se situe à 287km d’Iznik. Après une nuit et une journée de tourisme à Istanbul passés à visiter l’Eglise Sainte Sophie, la Mosquée Bleue et le Grand Bazar (une visite touristique égale à un marathon) j’ai entrepris le voyage à Iznik en voiture avec une traversée par ferry de Yenikapı à Yalova. Après encore un peu de route et l’arrivée à Iznik.
Les hôtels à Iznik sont faciles à trouver même si la région reste peu exploitée par le tourisme et on est loin du bruit et de l’animation cosmopolite d’Istanbul.
La veille de la course vérification de l’équipement obligatoire, remise de dossard, puce électronique, t-shirt technique, buff de la course aux couleurs d’Iznik et pasta party sympathique et convivial à côté du lac. L’occasion de rencontrer des coureurs locaux passionnés par le trail et l’ultra. Il y quand-même une vingtaine de coureurs internationaux – sud-africains, français, russes, canadiens et anglais. L’équipe d’encadrement est très professionnel et serviable – on a du mal à croire qu’il s’agit d’une première édition : impressionnant !
Après la pasta party on se rend au centre-ville au départ de la course pour regarder la projection d’un film sur la participation de coureurs locaux à la TDS en 2011 dont l’organisateur de course aussi et puis retour à l’hôtel pour essayer de se reposer avant la course.
Le lendemain matin réveil matinal pour prendre le petit-déjeuner et se rendre au départ. Surprise surprise …… il pleut et je comprends un peu mieux pourquoi le vêtement de pluie et obligatoire ! On se rend au départ qui est à une centaine de mètres de l’hôtel pour rejoindre les traileurs que l’on reconnait facilement à leurs buffs, chaussures, bâtons, GPS et chaussettes de compression ….
Le départ est donné et on est une soixante à se lancer sur les 60km et un peu moins sûr les 126km. La première partie est plate pendant environ 5km puis commence la grimpette à Derbent à 800m d’altitude. Derbent est à 13km du départ et ça tire dans les mollets. Je regrette d’avoir laissé mes bâtons à l’hôtel. Heureusement qu’il fait doux avec la petite pluie qui tombe – ni trop chaud ni trop froid. Agréable quoi. A Derbent premier point de contrôle et ce qui m’impressionne c’est les villageois et tous les enfants qui sortent pour encourager les coureurs.
Après Derbent petites bosses jusqu’à Muskule (35km) PC 3 où il y a une descente raide ……. Aie les cuisses !!! Ceci dit cela ne m’empêche pas d’apprécier le paysage magnifique – collines vertes éparpillés de petits villages et vue sur lac. PC 4 se trouve à Narlica à 41km et 100 d’altitude avant d’entamer une deuxième montée à 800m et 50km de course. Je commence à sentir les effets de la grimpette et les descentes impitoyables dans les cuisses mais je me dis qu’il ne reste que 10 km jusqu’à l’arrivée et qu’il faut fournir encore un petit effort. Deuxième descente vers Soloz et j’ai les gambettes en feu mais cela descend tout le temps et c’est l’occasion de gagner du temps ….. je vois le lac au loin et d’un coup au tournant ….l’arrivée dans le village avec un chrono de 7heures38 minutes je suis deuxième féminine. Médaille en céramique fabriquée sur place comme Iznik est aussi la capitale de la fabrication de carreaux artisanaux. Elle est magnifique.
Accueil dans le bureau du maire de Soloz pour me changer et juste à temps pour prendre la première navette pour Iznik.
Le lendemain c’est la remise des prix après une nuit de repos bien méritée et le départ d’un 10 km en ville. Et quelle cérémonie – plaques en céramiques aux trois premiers de la course aux couleurs d’Iznik et récompenses pour les 3 premiers de chaque catégorie alors je monte sur le podium 2 fois.
Que dire ? J’aurais passé 3 jours fantastiques et si c’était à refaire ? Peut-être mais 2013 je me lancerai peut-être sûr les 126km – il faut savoir que la plupart des participants du 126 courraient toujours pendant que j’étais au fin fond de mon lit pour arriver le lendemain matin. »
Niandi Carmont – galerie photos
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